Le pèlerinage de La Mecque, le Hajj

mardi 9 février 2021

Le pèlerinage de La Mecque, le Hajj

Chaque année, des millions de musulmans se recueillent à La Mecque (Makkah), en Arabie Saoudite. Pour les ces derniers, le Hajj (en arabe حِجّة) est le mot désignant le pèlerinage dans les différents lieux saints de La Mecque. Le grand pèlerinage est le cinquième pilier de l’Islam. Il a lieu entre le 8 et le 13 du mois lunaire de Dhû al-hijja (12eme mois de l’année musulmane) (ذو الحجة) . Chaque personne ayant effectuée le pèlerinage voit alors accolé à son nom le titre honorifique de hâj ou hâjjî .

Le pèlerinage de La Mecque (Hajj)

Chaque année, La Mecque reçoit entre 2,5 et 5 millions de pèlerins.
Le grand pèlerinage est un des cinq piliers de l’Islam, il est obligatoire pour chaque musulman en ayant les moyens. Le Coran, dans sa sourate 3, 97 précise à ce sujet : « (...) Et c’est un devoir envers Allah pour les gens qui ont les moyens, d’aller faire le pèlerinage de la Maison » . Par contre, bien que ça soit possible, il n’est pas nécessaire pour devenir hâj, de le faire plusieurs fois.

Il existe trois type de Hajj

Le Tamattu.

C’est lorsque le Hajj est considéré comme le « petit pèlerinage , la Umrah. Il est officié à n’importe quelle période de l’année et se termine par le sacrifice d’un animal.

Le Ifràd

C’est lorsque le pèlerin va à La Mecque pour pratiquer le grand pèlerinage. Il est alors en état de sacralisation mais n’offrira pas de sacrifice à l’issu de son pèlerinage.

Le Qiràn

Dans ce cas le pèlerin se rend à La Mecque pour faire le petit et le grand pèlerinage en même temps. Il se rasera les cheveux après la lapidation des Jamarah à Mina ; c’est à ce moment qu’il quittera l’état de sacralisation afin de pouvoir offrir un animal en sacrifice.

Les bénéfices du pèlerinage à La Mecque

En premier lieu, faire le pèlerinage c’est être un bon musulman et être en mesure de le prouver. D’autre part, si l’intention du pèlerin envers Dieu est sincère et que l’argent utilisé pour le faire est « propre », le Hajj permet d’expier tous ses péchés, comme le dit la parole du Prophète : « Quiconque fera le pèlerinage sans avoir de rapport sexuel et sans commettre de grand péché est dégagé de ses péchés et redevient comme le jour où sa mère l’a mis au monde »

La série d’efforts effectués lors du pèlerinage et pour se donner les moyens de l’effectuer, vise à calmer l’âme du musulman.

Histoire du pèlerinage de La Mecque

Si le pèlerinage de La Mecque est un des pilliers de L’Islam, il n’en demeure pas moins qu’il fût déjà bien avant un évènement majeure lors de la période pré-islamique .

Avant L’Islam

On retrouve des traces de la ville de La Mecque dans les écrits de Ptolémée dès le IIème siècle de l’ère christique. Ce dernier la nomme Makoraba.

Avant la période Islamique, La Mecque est déjà considérée comme un haut lieu de vénération, d’ailleurs selon les musulmans, le culte autour de Ka’ba remonterait à Adam qui l’aurait bâtie avant qu’elle ne soit détruite par le déluge au temps de Noé. Il est dit que Dieu aurait alors demandé à Ibrahim (Abraham) de la reconstruire avec son fils Ismaël. A cette occasion, Jibril (l’ange Gabriel) aurait offert à Ibrahim la pierre Noire enchâssée dans un des anges de la Kaaba.

A l’avènement de l’Islam, il semblerait que la Kaaba contenait près de 360 asnam (statues idoles) et semblait accueillir des croyants de confessions diverses : juifs, chrétiens, polythéistes, mazdéens …

Aux VI ème et VII ème siècles de l’ère chrétienne, La Mecque était une grand place marchande dominée par la tribu du prophète Mahomet : les Quraych (Koresh), descendants d’Ismaël par Adnan.

La période islamique

C’est en lundi soir de 570 de l’ère chrétienne que le Prophète Mahomet (Mohammed) voit le jour à La Mecque, dans une famille influente de marchands. Son grand père était gouverneur de la ville et intendant de la Ka’ba.

A l’âge de 6 ans le Prophète Mohammed reçoit la visite d’Anges venus lui purifier le cœur et lui apposer le sceau du prophète entre les épaules. Suite à cet épisode il perdra sa mère, puis son grand père (son père est décédé avant sa naissance) et sera élevé comme un fils par son oncle Abû Tâlib.

En 610, Mohammed reçoit le visite de Jibril (l’archange Gabriel) qui lui transmet la parole d’Allah , dans la grotte de Hira à Jabal al-Nour, où il avait l’habitude de venir se recueillir. On considère les sagesses transmises au Prophète comme les premiers versets du Coran.

Suite à ces révélations, le Prophète tente pendant des années d’en faire part autour de lui aux habitants de La Mecque, mais ne reçoit que peu de soutien.

Le 9 septembre 622, il sera chassé avec ses quelques fidèles par ses concitoyens. Il rejoindra alors l’oasis de Yahtrib (Medine) où il fondera les préceptes de l’Islam. Cette date, appelée l’Hégire fait figure de pierre angulaire du dogme, car elle sera le point de départ d’un nouveau mode de datation : la calendrier musulman.

Suite à maintes campagnes militaires victorieuses et à de nombreuses conversions, Mahommed décide de prendre La Mecque en l’an 8 (630 de l’ère chrétienne). La ville prise les Mecquois se convertissent en masse à la nouvelle religion.

Après avoir pris la cité, Mohammed la consacre ville sainte et ordonne que son pèlerinage devienne l’un des cinq piliers de la foi musulmane.

Les obligations du pèlerin, les rites

Le Coran ne fourni que peu d’indications rituelles. Les rites varient quelque peu entre un habitant de la région et un autre pèlerin, aussi parfois légèrement en fonction des écoles coraniques, mais globalement les six piliers de la foi se dessinent de la manière suivante.

Le 1er jour ( 8 dhû al-hijja )

Le pèlerin déclare son intention de faire le Hajj devant le Miqat. Il doit faire son Ihrâm, faire les sept rondes autour de la Kaaba et tenter d’embrasser la matâf (pierre noire), faire sept fois la marche (dans un couloir de 420 mètres) en souvenir de l’errance, se rendre à Mîna et faire les prières « asr », « maghreb », « icha » et « fajr ».

Le 2 eme jour ( 9 dhû al-hijja )

Le pèlerin part pour une marche de 20 km vers le mont Arafah, dès le soleil levant. Il doit y faire la prière « dhur » et « asr ». Il restera ensuite à Arafah jusqu’au soleil couchant, après quoi, il partira à Muzdalifa, y fera les prières du soir et ramassera les 49 cailloux nécessaires à la lapidation de Mîna le lendemain.

Le 3 eme jour ( 10 dhû al-hijja )

Le pèlerin se rend à Mîna après la prière du matin. C’est le jour de l’Aid-al-Adha, la fête du sacrifice se rapportant à l’histoire d’Ibrahim et Ismaël. Durant le chemin du sacrifice le pèlerin devra lapider les trois Jamrah qui symbolisent les trois endroits où Iblîs tenta de détourner Ibrahim de son ambition. Le pèlerin sacrifiera ensuite l’animal d’offrande, symbolisant le bélier sacrifié par Ibrahim à la place de son fils. Le pèlerin en mangera la viande mais devra donner aux indigents la plus grande partie. Il faut savoir qu’à l’heure actuelle il est également possible de payer le montant de l’offrande à une banque qui se chargera d’accomplir le rite. Enfin, le pèlerin devra accomplir les rites et circumambulation du retour.

4 eme et 5 eme jours ( 11 & 12 dhû al-hijja )

Une autre vague de lapidation est ordonnée, sur les 3 stèles de la Mina. Pendant les jets de pierres le pèlerin doit crier Allahou Akbar (« Allah est le plus Grand ») et réciter des invocations traditionnelles en arabes en faisant face à la Quibla lors du passage entre chacune des trois stèles. La pèlerin doit alors sortir de son état de sacralisation en effectuant les circumambulation d’adieu (tawafou l-wada). Enfin, les hommes devront se raser le crâne alors que les femmes ont pour obligation de se raccourcir les cheveux.

L’islam

Le mot « islam » vient de l’arabe ism fi’l ( اسم فعل) qui signifie « allégeance », sous entendue à Dieu !

L’Islam est une religion monothéiste qui rassemblerait à l’heure actuelle entre 1 et 2 milliards de croyants appelés musulmans. L’Islam fait partie comme le judaïsme et la christianisme des religions abrahamiques.

L’Islam, au centre duquel se trouve le Prophète Mahommed (Mahomet) se veut une révélation arabe du judaïsme d’Adam, Noé et de tous les prophètes des religions juive et chrétienne, qu’elle englobe dans ses croyances. Le Coran, qui constitue le groupe d’écrits de référence de l’Islam, définie cette religion comme la voie d’Abraham (millata Ibrahim).

Le livre sacré de l’Islam est donc le Coran. Ce dernier contient la révélation d’Allah, transmise au Prophète par la voix de Jibril (l’archange Gabriel), dans la grotte de Hira à Jabal al-Nour où Mohammed avait l’habitude de venir se recueillir.
Le Coran reconnaît l’origine Divine de tous les livres des religions abrahamiques que sont le judaïsme et le christianisme, à savoir : le Suhuf-i-Ibrahim (les Feuillets d’Abraham), la Tawrat (le Pentateuque ou la Torah), le Zabur de David et Salomon (Livre des Psaumes) et l’Injil (l’Évangile).

Outre le Coran, les Hadiths ont également une importance indéniable dans le dogme. Il s’agit d’actes et de paroles du Prophète Mohammed. Il est toutefois à noter que les diverses branches de l’Islam ne s’entendent pas sur la compilation des Hadiths authentiques. Il n’en reste pas moins que les Hadiths, le Coran, auxquels sont ajoutés l’unanimité (ijma’) et l’analogie (qiyas), sont les quatre sources de la Charia (loi islamique).

Les cinq piliers de l’islam

  • Le tawhid (foi en un Dieu unique : Allah) et la reconnaissance de Mohammed (Mahomet) comme étant son Prophète.
  • Le Salat (prière quotidienne)
  • Al Zakât (charité)
  • Le Ramadan (jeûne)
  • Le Hajj (pèlerinage de La Mecque) au moins une fois.

Rajoutons aux 5 fondements le Chahada qui constitue la déclaration de foi du musulman, consistant en une phrase : « Je témoigne qu’il n’y a de vraie divinité qu’Allah et que Mohammed est Son messager. »